En septembre 1944, une équipe de la Croix-Rouge est envoyée contrôler la rumeur de chambres à gaz à Auschwitz mais ne peut trouver d'installations d'extermination
En septembre 1944, une équipe de la Croix-Rouge est envoyée contrôler la rumeur de chambres à gaz à Auschwitz mais ne peut trouver d'installations d'extermination.
Une visite d'inspection au camp de concentration d'Auschwitz a été effectuée le 29 septembre 1944 par le médecin suisse Maurice Rossel et d'autres délégués du Comité international de la Croix-Rouge. Dans son rapport sur cette visite, la délégation du CICR a déclaré n'avoir trouvé aucune confirmation des rumeurs de gazages humains, et que les prisonniers interrogés n'en ont pas parlé. (Voir Documents relatifs aux travaux du Comité international de la Croix-Rouge au profit des détenus civils dans les camps de concentration allemands entre 1939 et 1945 [Genève: CICR, 1975], p. 76–77. Éd. En français, Genève, Juin 1946, p. 92.)
Dans une lettre du 22 novembre 1944 adressée aux responsables du département d'État américain, la Croix-Rouge indique :
« En réponse à votre lettre du 17 novembre, dans laquelle vous nous demandiez si un délégué du Comité international de la Croix-Rouge avait réussi à visiter le camp d'Auschwitz, nous sommes en mesure de vous fournir les informations suivantes :
C'est un fait que l'un de nos délégués a pu entrer dans ce camp. Il a pris contact avec le commandant afin d'organiser un éventuel envoi de secours pour les prisonniers civils qui s'y trouvaient. Selon son impression, le camp était une sorte de "camp de concentration étendu" où les détenus étaient obligés d'effectuer divers types de travaux, y compris des travaux à l'extérieur du camp. Notre délégué nous a dit qu'il n'avait pu découvrir aucune trace d'installations d'extermination de prisonniers civils. Ce fait corrobore un rapport que nous avions déjà reçu d'autres sources, à savoir que depuis plusieurs mois, il n'y avait plus eu [sic] d'extermination à Auschwitz. En tout cas, il ne s'agit pas d'un camp contenant exclusivement des juifs.
Nous vous fournissons ces informations personnellement et confidentiellement, car nous ne souhaitons évidemment pas publier le fait que cette visite a eu lieu. Si elle était connue du public, cela pourrait donner l'impression que le Comité international dispose de moyens pour intervenir en faveur des détenus de ce camp. De plus, les Autorités Détentrices pourraient être tentées d'affirmer que cette visite d'un délégué du Comité international est une preuve suffisante que les détenus du camp sont bien traités. Les moyens dont nous disposons sont loin d'être suffisants pour assurer cette amélioration du traitement des prisonniers civils à Auschwitz ou dans d'autres camps de concentration.
Nous sommes convaincus que vous comprendrez nos motivations et que vous considérerez ces informations comme confidentielles, sauf en ce qui concerne la légation des États-Unis, à laquelle vous pouvez communiquer ce qui précède, si vous le jugez nécessaire. »
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La visite du Dr Rossel à Theresienstadt
Durant ses huit mois de mission à Berlin pour le CICR (12 avril 1944-1er janvier 1945), le Dr. Maurice Rossel (1916/1917-après 1997) a participé, seul ou accompagné d’un autre délégué, à dix-sept missions qui incluaient généralement la visite de plusieurs camps. Le 23 juin 1944, il visite le camp modèle de Theresienstadt et rapporte que la vie dans la colonie juive était "presque normale". Les clichés pris par Maurice Rossel, vraisemblablement trente-six, semblent d’une extraordinaire banalité. Ils contribuent à dissiper le mystère entourant le ghetto de Theresienstadt.
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